« Ces images qui nous mentent ! »
Abstract
This work deals with the falsification of images throughout its manifestations, from a biological point of view with mimicry phenomenon to a cultural one with controversies linked to images produced by man since antiquity, considering the mimetic relationships they maintain with reality. The research, thanks to works from different domains, from biology to philosophy, is guided by four approaches. First, a naturalistic and ethologic tend to underline the complexity of mimicry and the presence of an economy of lie in the animal world. Then, both athropological and aesthetical approaches permit to develop the concept of mimèsis, and reveal potentials of reappropriation of the model that will guide the singular picture faking and further forgery. An historical approach replaces those different steps in their philosophical and religious contexts, from faking of Renaissance painters to photomontages in ex-USSR, where thoses processes served the power. Are also evocated in particular icons, Baroque scenography, and cinematographic trick of filmmaker Georges Méliès. Finally the question of the manipulations of images in the digital era is asked : globalized and dematerialized, the new images have acquired a remarkable plasticity, and the manipulations permitted by image editing softwares are, for the easiests, accessible to the greatest number, thanks to the generalisation of computers, taking part to a democratization process. If image traffic is secular, it's hard to consider today a true image, when the production of fake is growing particulary in movie industry, where special effects are perpetuating the heritage of traditional photomontage techniques (thanks to CG graphics). From this research rise some interrogations : Can we consider image without considering its lying power? Can we say that every image is fundamentally faked? Can it separate itself from the mimetic link it entertains with reality, being condemned to similarity and imitation? Is a non-mimetic image possible?
Ce travail traite des portées fallacieuses de l'image au travers de ses multiples manifestations, du biologique avec le phénomène de mimétisme animal au culturel avec les controverses liées aux images produites par l'homme depuis l'antiquité, au regard de leurs rapports mimétiques avec le réel. La réflexion, étayée par des travaux versant dans différents domaines, de la biologie à la philosophie, est guidée par quatre approches. La première, naturaliste et éthologique, vise à rendre le phénomène de mimétisme animal dans sa richesse et sa complexité, afin de mettre le doigt sur une économie du mensonge présente dans le vivant. La double approche anthropologique et esthétique permet quant à elle d'aborder l'image selon le concept de mimèsis, et révèle les potentiels de détournement et de réappropriation du modèle qui guideront les démarches singulières de trucage et de production de faux explicitées ultérieurement. S'en suit une approche historique qui replace ces différentes démarches dans leurs contextes philosophique et religieux, du faux de la renaissance aux trucages en ex-URSS, où ces procédés vont servir le pouvoir en place, en passant par les icônes, la scénographie baroque ou le truc cinématographique de Georges Méliès. Enfin se pose la question des manipulations de l'image à l'ère de son traitement numérique : dématérialisée et globalisée, les « nouvelles images » ont acquis une plasticité remarquable, de même les opérations effectuées au moyen des logiciels de retouches sont, pour les plus simples, à la portée du plus grand nombre grâce à la généralisation de l'outil informatique, dans le cadre d'une démocratisation de l'accès à l'image. Si le trafic des images est multiséculaire, il est difficile qui plus est aujourd'hui d'envisager une image véritable, alors que se multiplient les tentatives de production de faux notamment au cinéma (et ce grâce notamment à la synthèse d'image) où les effets spéciaux, héritiers des techniques de retouche traditionnelle, sont légion. De cette recherche découlent certaines interrogations, à savoir : peut-on penser l'image sans penser ses manigances, et les mensonges qu'elle véhicule ? Peut-on dire que toute image est foncièrement truquée ? Peut-elle se départir de son rapport mimétique avec réel, condamnée dans ce cas à la ressemblance et à l'imitativité ? Une image non mimétique est elle possible ?
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