L'informatisation des bibliothèques universitaires algériennes
Abstract
L’intégration des technologies informatiques et télématiques dans les bibliothèques universitaires a constitué un cheval de bataille des tenants de ces établissements du savoir, particulièrement dans les pays industrialisés, et ceci depuis des décennies.
L’engouement manifeste des professionnels de l’information de ces pays aux nouvelles méthodes d’acquisition, de traitement, de stockage et de diffusion des documents d’étude et de recherche témoigne de la mobilisation de la corporation et du soutien d’appoint apporté par les pouvoirs publics dans l’objectif d’assurer des services d’information modernes et efficaces au grand bonheur de la communauté universitaire, et subséquemment de la recherche-développement et de la recherche-action qui se repercutent ipso facto sur la situation socio-économique, culturelle et technologique des dits pays.
Cependant, l’intérêt aux nouvelles technologies de l’information et de la communication se voit être canalisé par des organes gouvernementaux, de grands systèmes d’information et de documentation, ou par des groupements professionnels qui oeuvrent à coordonner leurs actions de développement technologique des structures documentaires universitaires.
Cette coordination et concertation portent sur les choix à arrêter en ce qui concerne les normes et standards établis par les spécialistes et liés aux systèmes informatiques de gestion de ces espaces d’information.
Des référentiels normatifs sont séléctionnés pour qu’ils soient appliqués par l’ensemble des bibliothèques, ce qui contribue à créer une symbiose entre ces structures. L’interaction, l’échange de ressources bibliographiques et d’information étant conditionnés par l’usage de standards communs permettant techniquement le partage des réservoirs d’information constitués. Ceci s’appelle : réseau coopératif, réseau de catalogage, consortium d’acquisition,…
Pour le cas de l’Algérie, les tentatives d’informatisation se trouvent atomisées et aucun organe faisant l’unanimité de l’ensemble des bibliothèques universitaires, n’est dédié à coordonner les projets d’automatisation entrepris
ou à venir. Les textes officiels régissant les bibliothèques universitaires sont trop sommaires sur ce qui se rapporte à la mise en œuvre des technologies informatiques dans ces espaces. Ce qui a généré des pratiques et des choix disparates.
C’est le constat auquel a aboutit cette étude. L’état de l’informatisation, dressé par le biais d’un questionnaire adressé aux conservateurs des bibliothèques centrales des universités et des centres universitaires au nombre de trente-trois bibliothèques, d’interviews effectuées avec différents interlocteurs intervenant sur les questions de développement des BU et également à travers le balayage des pages Web réservées à ces bibliothèques sur les serveurs de leur établissements d’appartenance, a confirmé cette incompatibilité des systèmes informatiques mis en place.
Les systèmes maison ou acquis auprès de sociétés de services informatiques sont incomplets et n’intègrent pas les normes requises pour l’échange de données bibliographiques.
Le logiciel SYNGEB utilisé par la moitié de nos répondants même s’il intègre les normes d’échange ne permet pas actuellement les fonctions de catalogage partagé permettant la répartition de cette lourde tâche, qu’est le catalogage, entre les différents utilisateurs du système.
Quant aux réservoirs bibliographiques (les catalogues collectifs et les bases de données nationales), élaborés par le DCTD/CERIST se trouvent, paradoxalement inexploités par les bibliothèques enquêtées.
Ce laboratoire qui entreprend des projets de développement principalement en direction des bibliothèques universitaires s’avère être démuni d’instruments juridiques pour faire suivre, sur le terrain, sa conception de l’intégration des NTIC dans ces structures.
A propos des initiatives de développement de services électroniques d’information (OPAC-Web, informations pratiques sur la bibliothèque,…) dans les bibliothèques de l’enseignement supérieur, elles sont dans un état embryonnaire.
Des recommandations et des éléments à prendre en compte lors des futures actions d’informatisation des bibliothèques universitaires ont sanctionné notre travail de recherche.
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