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<div><p>Guidé par une approche généalogique de l'histoire culturelle et de la micro-histoire, ce mémoire tente de retracer la vie de la promotion de l'École de Préparation des Professeurs de Français à l'Étranger (EPPFE) de 1942-1943 à partir des archives de l'école. A la découverte des Maringouins (nom de promotion), ce mémoire met en lumière l'organisation de la solidarité sous l'occupation nazie. Ce travail s'intéresse à l'histoire de son objet d'étude à différentes échelles (nationale, institutionnelles) afin de rendre compte des contextes et des contraintes dans lesquels évoluaient les étudiants de l'EPPFE. Cette recherche vise à mettre en lumière la vie de l'école et la vie étudiante, cette dernière étant principalement circonscrite à l'école. Ce mémoire analyse les rapports entre les étudiants et la hiérarchie ainsi qu'entre les étudiants eux-mêmes. Cette recherche aborde la question de la diffusion du français sous l'occupation nazie. Enfin, elle met en évidence les stratégies de fabrique d'une institution.</p></div>
En 1750 et 1751, une campagne hydrographique est réalisée dans le golfe de Gascogne à la demande du Dépôt des cartes et plans de la Marine. Cette campagne a pour but de vérifier et de corriger des cartes marines déjà publiées de la même région. Pendant la mission, plus de 350 sondes à plomb suiffé sont relevées dans le golfe afin de mesurer la profondeur de l’eau et pour lever des échantillons du fond marin à différents points. En étudiant les diverses archives provenant de cette campagne, la chaîne de production des savoirs hydrographiques en jeu au XVIIIe siècle est exposée et déconstruite. Elle englobe chaque étape dans le processus de construction de cartes marines, de l’émergence d’un besoin aux travaux sur le terrain et à leur utilisation finale. Les archives contiennent également les données hydrographiques brutes récoltées pendant la mission. Une méthodologie pour le traitement et l’analyse de ces données hydrographiques historiques est proposée et détaillée. La chaîne de traitement passe par la transcription des données des sources archivistiques à leur standardisation et classification selon des données de référence. Les données historiques ainsi traitées sont ensuite comparées et analysées par rapport à des données actuelles équivalentes. La méthodologie développée implique l’utilisation d’outils en humanités numériques, surtout pour la visualisation via la mise en carte des données historiques traitées.
La question traitée est celle de l’utilisation des techniques du cinéma dans la représentation de certaines catégories du discours scientifique, plus particulièrement celles qui émergent avec la naissance, puis le développement de l’océanographie au 19ème siècle. Cette problématique sera abordée sous l’angle d’une histoire des techniques d’une part, et son déploiement en relation avec la construction du récit scientifique, d’autre part. Cette histoire des techniques, contrairement à ce que pourrait être une historiographie générale des objectifs et des pratiques du cinéma scientifique, prendra appui sur un élément particulier, exemplaire de la relation entre culture populaire et culture savante, puisqu’il s’agit des représentations des mondes sous-marins au cinéma. Son déploiement se fera à partir des premières recherches et expérimentations en photographie sous-marine (Louis Boutan) et des études sur le mouvement des êtres vivants dans l’eau (Étienne-Jules Marey) pour aboutir à l’invention d’un genre cinématographique à part entière, mêlant aventures marines et représentation de la vie dans les océans, dont Jacques-Yves Cousteau et Hans Hass seront les principaux représentants au tournant des années 1950.
Après avoir été effrayé à l’idée de voyager par plaisir en raison de la connotation guerrière de cette dernière mais également d’une peur des reliefs naturels, une nouvelle perception renverse à la fin du XVIe siècle cette pensée. La conception utilitaire du voyage prend l'ascendant au cours du siècle suivant, avec la possibilité d'apprendre et de se forger une culture personnelle jugée essentielle aux nobles de cette époque. Cette conception évolue à nouveau grâce à l'influence des Lumières et de nombreuses découvertes scientifiques ou philosophiques du XVIIIe siècle. La pratique voyageuse est maintenant comprise comme un moyen de connaître la terre, de partager les savoirs pour une plus grande égalité. Dans ce contexte, les scientifiques sont devenues des acteurs centraux, notamment en se rendant directement sur les lieux à expertiser. Ainsi, en plus d'une large publication d'imprimés de relation de voyage fait par des nobles en mission diplomatique ou dans la réalisation de leurs Grands Tours, se développent en parallèle des mémoires scientifiques tirés de leurs voyages. Dans la même période, un nouvel acteur dans le chaînon de l'imprimerie vient bouleverser l'ordre établi au siècle précédent, les périodiques. C'est avec ce nouveau support que les savants-voyageurs ont diffusé non seulement des extraits de leurs mémoires mais également des lettres, des synthèses et des questionnements portants sur les avancées scientifiques. Dans ce microcosme où vivent savants et acteurs de l'impression, de nombreux d’échanges et interactions s’étiolent, tels que des demandes d'instructions spécifiques ou d'aide particulière pour récupérer divers échantillons provenant d'une région lointaine. Cet ensemble se représente également à travers le carnet, un outil essentiel à la sauvegarde des pensées du voyageur qui le suit en toutes circonstances au cours de ses trajets. C'est avec cette source que ce mémoire se propose de retracer la méthodologie d'un savant-voyageur au tournant du XVIIIe siècle en la personne du chevalier Déodat de Dolomieu. Au travers de ses carnets se dévoile les traces de sa pensée savante et des évolutions de cette dernière au cours de ses pérégrinations, permettant la reconstruction d'une méthodologie propre à ce dernier. De même, elle permet la sauvegarde des humeurs de son propriétaire au cours de ses trajets mettant en lumière sa perception de la pratique voyageuse. Enfin, ce même objet se révèle être l'outil le plus essentiel à la propre compréhension de sa conception aux yeux de son propriétaire, ainsi que de pouvoir distinguer si cela est réellement nécessaire les propriétés entre une relation de voyages pour son plaisir et celui d'une relation savante faite pour autrui.
L’objet de ce travail de recherches est de s’interroger sur l’influence de la religion protestante sur le développement des idées entre le XVIe et le XVIIIe siècle en Europe du Nord en étudiant notamment les relations entre le mouvement des Lumières et le christianisme. Dans un premier temps, ce travail s’intéressera à l’histoire du protestantisme, et essayera de montrer l’existence d’un lien entre la manière de penser des protestants et le rationalisme. Le catholicisme et la position de l’Église catholique vis-à-vis de l’effervescence intellectuelle et du progrès scientifique aura également une grande place dans cette étude. Bien que le progrès scientifique et culturel devînt de plus en plus gênant pour l’Église, il sera rappelé que certains catholiques jouèrent bel et bien un rôle dans le développement des idées de l’époque. Enfin, l’objectif sera de comprendre dans quelles mesures l’héritage des conflits religieux et les théories du XVIIIe siècle sur la religion et sur la tolérance religieuse menèrent à la déchristianisation puis à la laïcisation des pays européens.
Le mémoire considère un groupe de travail oeuvrant collectivement à la fabrication d'une pirogue : au-delà de l'activité technique et de la chaîne opératoire, il présente l'organisation du groupe (par encastrement du psychologique dans le social et le physique) ainsi qu'une vision d'ensemble des modes de production scientifiques. Le terrain a été réalisé en Guyane française, dans l'ethnie Djuka.
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Cette thèse décrit l’émergence de l’hypothèse d’Anthropocène prise au sens esthétique du terme. Issue des sciences du système-Terre, étudiée par un groupe de géologues, et alors même qu’elle n’a reçu encore à ce jour, aucune validation scientifique, l’époque hypothétique a fécondé le monde des sciences humaines et des arts de façon fulgurante durant ces dix dernières années, au point d’être qualifiée de « zeitgest intellectuel » par le géographe Jamie Lorimer, qui préfère, pour parler d’elle, d’employer le terme d’ « Anthropo-scènes »(Lorimer 2017). Je me suis penchée sur le Projet Anthropocène de la Maison des cultures du monde à Berlin, ouvert en janvier 2013 et qui dure encore aujourd’hui sous d’autres formes. Pour Jamie Lorimer en effet, il est « peut-être la plus large manifestation de ce zeitgeist intellectuel dans les humanités environnementales ». Il implique « une série d’évènements en 2013–14, qui ont rassemblé et forgé un Anthropocene-literati de scientifiques, de philosophes et d’artistes », dont le but affiché était « de faciliter une exploration des implications de cette hypothèse pour la recherche, la science, et l’art » (Scherer, 2013). Plus encore, la Maison des Cultures du Monde a « hébergé la première rencontre du Groupe de travail sur l’Anthropocène, et l’institution est devenue le lieu clé au sein duquel le groupe de géologues a promu son travail » (Lorimer 2017, 122). Je commence mon histoire à partir de cette rencontre insolite, entre des scientifiques internationaux formés pour décider si oui ou non une « époque (cène) de l’humain (anthropos) » devrait être ajoutée aux chartes géologiques décrivant la succession des temps terrestres, et montés sur la scène d’une institution de performances contemporaine plutôt que de telle ou telle institution scientifique. Il semblerait qu’aux scientifiques-héros, sauveurs-de-planète qui régnaient parmi les acteurs ayant promulgué les premières acceptions du terme, succède un appel aux artistes-géniaux, porte-paroles de la Terre et interprètes de la sensibilité requise pour faire face au problème. A travers cette thèse, je souhaite recomposer l’histoire intellectuelle de l’Anthropocène en la situant sur une scène précise avant qu’elle ne se referme sur ellemême, en suivant la multiplication de ses personnages, et notamment les péripéties curatoriales qu’ils ont mis en place pour la mettre en oeuvre(s).
Cette thèse questionne la place des valeurs éthiques dans le débat scientifique autour du concept écologique d’espèce clé de voûte, à partir du lien qui unit la version classique, historique, de ce concept – tel que développé par l’écologue Robert T. Paine dans les années 1960/1970 – et les éthiques environnementales écocentrées/istes inspirées de l’éthique de la terre d’Aldo Leopold. Sur la base d’une conception pragmatiste et féministe du contenu et de l’usage des concepts dans les sciences de l’écologie et de la conservation, élaborée à partir des travaux d’Ingo Brigandt et d’Helen Longino, la thèse défendue est qu’il est à la fois requis et légitime de tenir compte de l’ensemble des croyances constitutives du concept d’espèce clé de voûte (épistémiques, plus-qu’épistémiques et non-épistémiques), ceci afin de juger du caractère adéquat et/ou souhaitable des changements opérés sur celui-ci par les communautés de recherche et/ou d’action qui en ont l’usage. Couplée à une analyse historique et philosophique du concept classique d’espèce clé de voûte, cette approche pragmatiste et féministe permet de rejeter certaines versions contemporaines du concept d’espèce clé de voûte et de soutenir la possible réhabilitation de sa version classique. Je soutiens que pareille réhabilitation exige, néanmoins, de clarifier le contexte d’usage de ce concept et les considérations éthiques et politiques qui touchent à la protection d’espèces animales non-humaines prédatrices et de certains milieux écologiques historiques – deux sources de tension entre philosophies animales et environnementales occidentales que la présente thèse contribue à résoudre.
Dans cette thèse, nous nous proposons de dérouler tout ce que la question qui lui sert de titre contient. Pour ce faire, nous commençons par interroger en première partie le rapport entre la prédiction et l’explication pour la philosophie des sciences et la biologie de l’évolution afin de saisir les causes d’une carence prédictive des sciences du vivant. Puis, dans notre seconde partie, nous interrogeons toutes les sources du potentiel prédictif que présente la théorie de l’évolution, à savoir l’existence de tendances et de régularités dans l’histoire de la vie, mais surtout la sélection naturelle. Après quoi, nous étudions la promesse que portent les nouvelles connaissances et les mécanismes qui se sont ajoutés à la Synthèse Moderne en ce qu’ils peuvent enrichir nos perspectives en matière de prédiction. Parce que nous avons reconnu que la prédiction de l’évolution n’était possible qu’en coordonnant au mieux la biologie avec les autres sciences de la nature, nous examinons dans une troisième partie les rapports que tissent ces sciences. Il s’agit de penser les prédictions qu’autorisent ces sciences sur le futur de la vie, mais encore d’analyser la valeur des références que font les biologistes à la physique. Enfin, nous proposons dans une dernière partie l’esquisse d’une théorie prédictive de l’évolution qui accorde une centralité aux notions de rythme, d’inertie et d’évolutivité, ce qui nous donne de redéfinir la sélection naturelle en conséquence. Notre dernier chapitre est consacré à l’examen critique des spéculations, craintes et recommandations à propos du futur de notre espèce.
Comment une discipline scientifique peut-elle perdre son statut de science ? Comment les savants peuvent-ils concevoir que les savoirs que leurs maitres considéraient comme légitimes et dignes d’investigations ne soient plus que des superstitions ? Cette thèse analyse le mouvement de marginalisation de l’astrologie qui se produit en France dans les milieux savants entre 1560 et 1628. On cherche à comprendre comment l’illégitimité scientifique de cette discipline s’est construite historiquement du point de vue intellectuel et du point de vue social. Sur la base de traités savants, de sermons, de textes administratifs et juridiques, on montre comment des savants parisiens appartenant à différents groupes sociaux (théologiens, hommes de loi, philosophes) ont créé et échangé des arguments sur la légitimité de l’astrologie, pour finalement l'exclure des communautés scientifiques en formation. On s’intéresse également aux mécanismes juridiques et sociaux ainsi qu’aux stratégies militantes mis en place par les institutions civiles et ecclésiastiques françaises afin de normaliser la pratique de l’astrologie judiciaire dans la société. L’astrologie, élément contesté de l’ordre des savoirs préclassique, est parvenue à mobiliser contre elle des forces très différentes : réformateurs du catholicisme, défenseurs de l’autorité royale, promoteurs de nouvelles philosophies de la nature. En phase avec l’actualité polémique, en particulier les scandales juridiques impliquant des astrologues des années 1614-1628, les adversaires de l’astrologie mobilisent les critères de légitimité reconnus dans leur discipline (théologie, droit, philosophie) pour la présenter comme une superstition et une menace pour la société. Ils parviennent dès lors à influencer la législation royale qui devient de plus en plus sévère à l’encontre des astrologues.
Ces dernières décennies, la philosophie de la psychiatrie s’est principalement appuyée sur les catégories et dimensions présentées au sein de classifications internationales comme le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (Diagnostic and Statistical Manual of mental disorders – DSM). Une telle classification, à l’image d’autres conceptions émergentes comme le projet Research Domain Criteria (RDoC) ou la Taxonomie Hiérarchique de la Psychopathologie (Hierarchical Taxonomy of Psychopathology – HiTOP) intègre à la définition d’une espèce psychiatrique l’hypothèse d’une variable latente (une entité sous-jacente au phénotype, non directement observable). Or, une telle variable latente se révèle peu pertinente pour guider le clinicien dans sa pratique clinique (notamment diagnostique et thérapeutique). Nous admettons que pour satisfaire les multiples objectifs auxquels doit répondre la définition d’une espèce psychiatrique (par exemple, administratifs, financiers ou politiques), une définition fondée sur la notion de variable latente peut être pertinente. L’analyse de la dysfonction préjudiciable semble être un bon candidat de définition utile à ces objectifs non-cliniques. Cependant, notre thèse est que cette approche fondée sur la notion de variable latente échoue à répondre aux objectifs de la pratique clinique. Nous proposons une définition alternative de ce qu’est une espèce psychiatrique, fondée sur les symptômes. Dans le cadre de cette définition, les symptômes, qui rendent compte cliniquement des préjudices vécus par les patients, constituent les produits de mécanismes activés. L’ensemble organisé de ces symptômes en interactions mutuelles permet de fournir à la pratique clinique une espèce psychiatrique pertinente.
Ce travail propose une interprétation nouvelle de l'effectivité qu'a l'informatique à transformer notre monde humain. Cette interprétation se passe des notions habituelles de calcul et d'information et se fonde plutôt sur l'idée que les investigations, par lesquelles nous résolvons nos problèmes, peuvent être récapitulées en des procédures qui expliquent comment éviter l'effort d'une seconde recherche. Lorsque ces procédures sont exprimées par des règles exactes, prédéfinies dans un système, et que celles-ci parcourent exhaustivement l'ensemble des conditions possibles du problème, alors elles sont systématiques et peuvent être programmées. Il est possible de construire une machine universelle (capable d'exécuter des procédures quelconques, du moment qu'elles sont décrites dans un système de règles, quel qu'il soit) dans des contrôles de transmission (système d'irrigation, mécanisme d'horlogerie, circuit électrique, etc.). Programmer, c'est insérer une telle machine dans une situation afin d'y résoudre un problème. La machine rend une règle effective dans la situation. Lorsque celle-ci est symbolique (une investigation en cours) la machine non seulement accélère la recherche, mais également lui donne accès à de nouvelles opérations, permet de vérifier le raisonnement, etc. Lorsque la situation est l'expérience elle-même, la programmation rend dynamiques nos systèmes de règles institutionnels et techniques (par exemple une administration ou une usine). Ces deux formes d'effectivité expliquent les bouleversements qu'occasionne l'informatique dans notre monde humain.
The main goal of this dissertation is to and to shed light on the development of hybrid forms of cosmological thought in early modern Japan by delving into the epistemological entanglements that took place in the contact zone of Nagasaki -- particularly between 1630 and 1720. By introducing the concept of "hybridized cosmologies" circulating in the liminal space of Nagasaki, I approach the port city as a contact zone in which disparate epistemic systems intersected. Nagasaki can be understood as an extra-colonial contact zone, in which processes of epistemic hybridization were shaped not so much by foreign imperial agents, but rather by the centralized power of the Tokugawa shogunate directly administrating the city. Elements of astronomical, geographical, cartographical, and medical knowledge that could be traced back to both Chinese and European sources were at the core of what distinguished the Nagasaki's hybridized cosmologies. Knowledge produced in the city attracted interest within the highest political circles, leading the eighth shogun Tokugawa Yoshimune (1684-1751, r. 1716-1745) to consult two local scholars on astronomical matters. These two scholars were Chinese interpreter Ro Sôsetsu (1675-1729) and popular author Nishikawa Joken (1648-1724), two key figures for understanding the significance of Nagasaki in this period. Ranging from analyses of the networks of local scholars to examinations of the form, style, and content of printed books and manuscripts, this study demonstrates that the contact zone of Nagasaki acted as a hub for circulating novel information that increasingly caught the attention of the Tokugawa regime. Shogunal anti-Christian repressive measures, allied to growing commercial restrictions, were determinant for transforming Nagasaki into a strictly controlled gateway that filtered and curated knowledge and goods arriving from around the globe. These policies enabled local scholars to embrace eclectic views while also upholding a discourse aligned with Confucian orthodoxy. In the first chapter, I present the position of Nagasaki in Tokugawa Japan as a gateway to Eurasia and beyond, simultaneously open to the influx of a large number of merchants and heavily regulated by local and central authorities. I analyze Sinitic texts associated with Jesuit knowledge that were banned under the Tokugawa, introducing cosmological works that later circulated in Japan. The second chapter takes the notion of censorship and shows its productive dimensions for articulating a distinctive local tradition enmeshed in transregional and transnational forms of knowledge. In the third chapter I focus on the activities of Nishikawa Joken, while engaging with three main primary sources associated with Ro Sôsetsu. I challenge the received interpretation that Joken represented an early proponent of "Western" scientific rationality and empiricism in Tokugawa Japan. In the fourth and last chapter, I delve into the details of Nagasaki's hybridized cosmologies as represented by Nishikawa Joken's writings. I conclude this study by addressing head-on the key notions of the composite cosmologies that Joken embodied, and how they were related to the interplay between Jesuit knowledge and late Ming scholarship. I demonstrate Joken's strategies to obfuscate the hybridized nature of his cosmological views, masking its Catholic elements behind a discourse that fully supports Confucian orthodoxy as the ultimate paradigm.
Cette thèse s’intéresse aux opérations mentales rendant possible le passage à l’écriture chez les historiens, et propose certains changements conceptuels pour repenser les relations pouvant être établies entre le passé et les textes que nous écrivons. Ce travail est voulu comme une contribution à deux programmes de recherche influent en philosophie de l’historiographie, soit l’épistémologie informationnelle d’Aviezer Tucker (2004) et le post-narrativisme de Jouni-Matti Kuukkanen (2015). Pour offrir une alternative à un ensemble d’approches qui sont considérées problématiques, désignées sous l’étiquette du narrativisme radical, je propose dans cette thèse un système conceptuel s’appuyant sur une compréhension originale des notions de « colligation », d’« aspect », de « corroboration » et de « choix narratifs », dans une tentative de rapprochement entre des traditions qui ont jusqu’à maintenant analysé séparément les dimensions empiriques et textuelles de l’historiographie. Par cet exercice, il devient possible d’éliminer de nombreux problèmes qui ont été relevés (avec raison) par les approches narrativistes face aux approches traditionnelles de l’historiographie, sans toutefois céder à certaines conclusions fortes soumises par les versions les plus sceptiques de celles-ci.
This PHD thesis deals with reciprocal contributions of research in the history of ancient mathematics (Cuneiform, Chinese, Sanskrit) and in education research; on the subject of units of measurement. A historical analysis of a selection of paleo-Babylonian tablets from Nippur is proposed, with the help of didactic tools. An epistemological analysis around ancient texts dealing with units of measurement in area of the square and rectangle is conducted, and related to the didactic reference research work. An analysis of fifth grade textbooks as well as a classroom experiment in tenth grade using history are proposed, in the framework of a didactic engineering
Ce travail de thèse intitulé « Réflexion sur la pensée théologique de Descartes » se donne pour tâche d'interroger à nouveaux frais le rapport de Descartes avec la Théologie ou la « Sacra Doctrina ». Au regard de nos lectures et réflexions faites, il s'observe un type de rapport paradoxal de Descartes envers la Théologie. La position cartésienne peut être illustrée par l'image du Janus, figure allégorique du dieu romain « à deux visages ». Cette allusion au Janus tient au fait que Descartes qui se réclame être « homme de science », « philosophe », incapable de se pencher sur des questions relevant du dogme, du mystère car cela nécessite de la grâce divine, dérogera au principe de non-ingérence de la rationalité dans le traitement des choses obscures (Théologie, foi, etc.). À travers une méthode herméneutique du corpus cartésien nous nous lançons à un examen minutieux du raisonnement paradoxal auquel se livre l'auteur dans sa pensée, au sujet de la Théologie, ainsi que les raisons ou difficultés qui pourraient le justifier.
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