Acceptability Judgments and Negative Attributions Regarding Fictional Individuals Diagnosed with Cancer and Consuming Tobacco or Alcohol - A Multifactorial Approach among the General Population and Healthcare Professionals
Jugements d'Acceptabilité et Attributions Négatives concernant des personnes fictives diagnostiquées d'un cancer et consommatrices de tabac ou d'alcool - Approche multifactorielle auprès de la population générale et des professionnel-le-s de santé
Résumé
Context: Individuals diagnosed with cancers (e.g., lung, liver…) known to be associated with preventable behavioral risk factors, such as tobacco and alcohol consumption, can feel stigmatized. This stigma could lead to an accumulation of important consequences in terms of mental and physical health. The main objective of this research was to identify, through the study of acceptability judgments and negative attributions, which factors could influence the stigmatization perpetrated towards these individuals.Methods: The first two studies relied on an experimental method enabling the identification of the variables involved in acceptability judgment, based on the exhaustive combination of factors resulting in a set of scenarios evaluated by participants. The scenarios manipulated factors plausibly linked to participants' perception of a female character suffering from lung cancer for the first study, and colorectal cancer for the second study. Factors included the character’s consumption habits, post-diagnosis consumption behavior, type of diagnosis/prognosis received, as well physical activity practices. For the two studies, data collection was conducted in person, and two different samples were studied: 132 community individuals and 126 health professionals.The third study’s method was built on a single factor: Socioeconomic status (SES). Three scenarios describing a female character with high alcohol consumption, liver cancer and a low, medium or high SES were conceived. The data collection was done online and the sample was composed of 991 participants, who were randomly assigned to one of three experimental conditions and responded to questionnaires assessing negative attitudes towards the character, using four scales: “Negative attributions about people with health problems”, “Causality of cancer”, “Controllability of drinking” and “Reluctance to helping behavior”.Results: For the first two studies, all the factors influenced participants’ acceptability judgments in both samples. The “type of diagnosis/prognosis” factor had a greater effect when interacting with post-diagnosis behavior, given that the acceptability of continuing to use tobacco or alcohol was almost doubled when the character suffered from lung or colorectal cancer, at an advanced stage rather than an early stage. For the third study, the scenario depicting a character with a low SES received significantly more “Negative attributions about people with health problems” than the character with a medium or high SES.Conclusion: The results of the first two studies could help in identifying, at the time of diagnosis, those individuals most at risk of being stigmatized, in order to reduce the impact of stigma towards them. The profile of individuals most at risk of being stigmatized could be: a sedentary person diagnosed with cancer at an early stage, who had a high tobacco or alcohol consumption before the diagnosis, and who continues this consumption after the diagnosis. The third study’s results suggest that individuals with high alcohol consumption and a liver cancer diagnosis would receive more negative attributions if they have a low SES.
Contexte : Les personnes diagnostiqué·e·s de cancers (e.g., poumon, foie…) connus pour être associés à des facteurs de risque comportementaux évitables, tels que les consommations de tabac et d’alcool, se sentiraient stigmatisé·e·s. Cette stigmatisation engendrerait une accumulation de conséquences dramatiques en matière de santé mentale et physique. L’objectif principal de cette recherche était d’identifier, grâce à l’étude des jugements d’acceptabilité et des attributions négatives, quels facteurs pourraient influencer la stigmatisation perpétrée.Méthodes : Les deux premières études se sont appuyées sur une méthode expérimentale permettant d'identifier les variables impliquées dans le jugement, basée sur la combinaison exhaustive de facteurs donnant lieu à un ensemble de scénarios évalués par les participant·e·s. Les scénarios mettaient en œuvre des facteurs susceptibles d’influencer la perception qu’ont les participant·e·s d’un personnage féminin atteint d’un cancer du poumon, pour la première étude, et d’un cancer colorectal pour la seconde étude. Les facteurs comprenaient ses habitudes de consommation, son comportement de consommation post-diagnostic, le type de diagnostic/pronostic reçu, ainsi que le type d’activité physique pratiquée. Pour les deux études, les recueils de données se sont faits en présentiel et deux échantillons différents ont été étudiés : 132 personnes du « tout-venant » et 126 professionnel·le·s de santé. La méthode de la troisième étude a été conçue sur l’unique facteur : Niveau Socio-Économique (NSE). Trois scénarios décrivant un personnage féminin ayant une consommation d’alcool élevée, un cancer du foie et un NSE faible, moyen ou élevé ont été établis. Le recueil de données s’est fait sur internet et l’échantillon était composé de 991 participant·e·s, qui ont été assigné·e·s au hasard à l'une des trois conditions expérimentales et ont répondu à des questionnaires évaluant les attitudes négatives envers le personnage, à l'aide de quatre échelles : « Attributions négatives envers les personnes ayant des problèmes de santé », « Causalité du cancer », « Contrôle de la consommation d'alcool » et « Réticence à adopter un comportement d’aide ». Résultats : Pour les deux premières études, l’ensemble des facteurs a influencé les jugements d’acceptabilité, et ce, dans les deux échantillons. Le facteur « type de diagnostic/pronostic » a eu un effet plus important lors de son interaction avec le comportement post-diagnostic car l'acceptabilité du fait de continuer à consommer, du tabac ou de l’alcool, a été presque doublée lorsque le personnage souffrait d'un cancer, du poumon ou colorectal, à un stade avancé plutôt qu’à un stade précoce. Pour la troisième étude, le scénario décrivant un personnage avec un NSE faible a reçu significativement plus « d'attributions négatives envers les personnes ayant des problèmes de santé » que le personnage avec un NSE moyen ou élevé.Conclusion : Les résultats des deux premières études pourraient permettre d'identifier, dès le diagnostic, les personnes les plus à risque d'être stigmatisées, afin de réduire l'impact de la stigmatisation à leur égard. Le profil des personnes les plus à risque d’être stigmatisées pourrait être : une personne de nature sédentaire, ayant reçu un diagnostic de cancer à un stade précoce, qui avait une forte consommation de tabac ou d’alcool avant le diagnostic et qui maintient cette consommation après l'annonce du diagnostic. Les résultats de la troisième étude permettent d’identifier que, les personnes ayant une consommation d’alcool élevée et un diagnostic de cancer du foie recevraient davantage d’attributions négatives si elles ont un faible NSE.
Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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