Ce mémoire s'intéresse à la place qu'occupent les publics dans la médiation des expositions d'art contemporain. L'exploration des conditions historiques ayant présidé à la formation des musées et à la définition de leurs rôles, éclaire la constitution de l'exposition comme interface entre la population et les collections muséales. Ultérieurement, la consultation des travaux issus des études des publics initiés dans les années 1960, montre simultanément l'obsolescence du concept de « grand public » et la nécessité de développer la muséologie et la muséographie afin de démocratiser l'accès aux expositions. Ce travail s'interroge ensuite sur ce que l'on nomme l'art contemporain, et plus particulièrement sur les rapports qu'il entretient avec les publics. A cette occasion il révèle les relations complexes qui unissent la scène artistique actuelle et les musées. Partant de l'apparente pauvreté des outils de médiation mis en œuvre dans les expositions d'art contemporain, comparativement à ceux consacrés aux sciences, la seconde partie de ce mémoire cherche à vérifier la réalité de cette impression. Y sont exposés les modalités et les résultats d'une enquête, menée au près des médiateurs de trois expositions d'art contemporain du département des Alpes-Maritimes (Villa Arson et Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain à Nice, et Espace de l'Art Concret à Mouans-Sartoux). Ces résultats suggèrent, qu'en dépit de la fréquente absence d'études des publics, ces professionnels disposent d'une bonne connaissance des particularités de leurs visiteurs. Différents types d'observations et l'élaboration de nombreux partenariats expliquent pour partie l'acquisition de ce savoir informel. En outre, cette enquête témoigne d'une volonté des médiateurs de privilégier une médiation orale au détriment de celle écrite (cartels), et de favoriser une relative autonomie du visiteur.